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DES CINEASTES IRANIENS S'INSURGENT CONTRE AHMADINEJAD

Des cinéastes iraniens s'insurgent contre Ahmadinejad

Agence France-Presse

San Sebastian

Virginie Grognou


Plusieurs cinéastes iraniens ont profité jeudi de la tribune offerte par le Festival de San Sebastian pour s'insurger contre le président Mahmoud Ahmadinejad et son discours controversé de mercredi à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.

Derrière une grande banderole verte proclamant «Nous ne voulons pas de bombe nucléaire, pour la démocratie en Iran», en allusion au controversé programme nucléaire iranien, ces artistes ont crié leur rejet au régime iranien.

Les protestataires, soutenus par le jury et le directeur du festival, portaient tous une écharpe verte, couleur du candidat malheureux à l'élection présidentielle du 12 juin, Mir Hossein Moussavi, devenue le symbole des protestataires.

«Liberté en Iran! Paix dans le monde!», a crié la jeune iranienne Hana Makhamalbaf, à l'origine de cet appel à la protestation, avant la projection en section parallèle de son film Green Days (déjà projeté à la Mostra de Venise).

Cette cinéaste de 21 ans est la fille du réalisateur Mohsen Makhmalbaf, lui-même proche de Mir Hossein Moussavi. Sa soeur Samira, 29 ans, membre du jury du festival cette année, a également participé à la protestation, de même que Mohammad Rasoulof, en compétition officielle avec son film The White Meadows.

«Je suis choqué» par la présence de Mahmoud Ahmadinejad mercredi à l'ONU, «l'Iran a besoin d'une démocratie», ce «gouvernement est dangereux. Pour moi Ahmadinejad n'est pas le président de l'Iran», a déclaré à l'AFP l'artiste iranien Shahram Karimi.

«C'est terrible, je ne peux pas croire» qu'il se soit adressé comme ça «à la communauté internationale», a ajouté le cinéaste Bahman Ghobadi.

«Le gouvernement et le peuple sont deux choses séparées en Iran, nous avons besoin de réels changements», a poursuivi le cinéaste, déjà récompensé à deux reprises au Festival de San Sebastian.

Une douzaine de délégations, dont la Française et l'Américaine, ont quitté mercredi soir la salle de l'Assemblée générale pendant le discours de Mahmoud Ahmadinejad, jugé «antisémite». «Je suis très fier de l'attitude qu'ils ont eue», a souligné M. Karimi.

Deux films ont par ailleurs été projetés jeudi en compétition officielle à San Sebastian.

La mujer sin piano, lent et poussif qui fait découvrir le quotidien de Rosa, une mère au foyer espagnole on ne peut plus ordinaire, dont la vie est réglée comme du papier à musique. «Elle sait ce qu'elle doit faire à chaque heure de la journée, elle ne peut avoir aucune surprise», a expliqué en conférence de presse le réalisateur espagnol Javier Rebollo.

Le film retrace 24 heures de la vie de cette femme qui, une fois son mari couché, décide de partir, une valise à la main, direction la gare d'autobus. Elle y rencontre un maçon polonais, avec qui elle passe la nuit à déambuler.

Le deuxième film, 10 to 11 de la Turque Pelin Esmer, montre l'univers touchant de Mithat Bey, un vieillard de 83 ans, dont les nombreuses collections envahissent son appartement, à Istanbul. Menacé d'expulsion, il finit par tisser un lien complice avec le gardien de l'immeuble, Ali.

Le jury présidé par le réalisateur français Laurent Cantet devra faire son choix parmi les quinze films en compétition pour attribuer samedi le Coquillage d'or (Concha de oro), la principale récompense du festival qui s'achève samedi.



26/09/2009
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