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HOSSEIN BASTANI : REGARD D'UN JOURNALISTE IRANIEN SUR SON PAYS

De Villeneuve d'Ascq, le regard d'un journaliste iranien sur son pays

Depuis Villeneuve d'Ascq, Hossein Bastani dirige Rooz, un journal d'opposition iranien en ligne. Contraint de quitter son pays, il en analyse à distance les évolutions grâce à un réseau de correspondants qui, sous des noms d'emprunt, lui envoient des informations. Il analyse, ici, les derniers événements.

Hossein Bastani a connu la prison dans son pays. En cellule isolée, sous lumière artificielle, dans le silence total. « Je n'avais ni de quoi écrire, ni de quoi lire », explique celui qui est maintenant Villeneuvois. « J'attendais même avec impatience les interrogatoires pour avoir un contact humain. » On voulait lui faire avouer une participation dans les manifestations étudiantes de 2003.
Hossein Bastani, qui était secrétaire général de l'association des journalistes iraniens, décide alors de s'en aller. Ce sera la France. D'abord Besançon, où il apprend le français. Puis Villeneuve d'Ascq où il réside désormais.
La métropole lilloise est au carrefour de Londres, Paris et Bruxelles, des villes dans lesquelles se trouvent de nombreux exilés iraniens. Et c'est d'ici qu'il dirige Rooz, un journal d'opposition iranien en ligne qui produit 20 à 25 articles par jour. Avec une consoeur à Paris, un confrère à Londres et un réseau de correspondants qui travaillent le plus discrètement possibles en Iran.

« Un procès illégal »
Et les nouvelles qu'il a reçues ces dernières heures le mettent une fois de plus en colère. « Le procès des opposants (lire ci-dessus) est une mascarade. Et il est même illégal. Car la constitution iranienne prévoit qu'en cas d'accusation politique ou journalistique un procès doit se dérouler en présence d'un jury. Ce qui n'est absolument pas le cas ici. » Pas de journalistes indépendants, pas d'avocat possible pour certains accusés et des proches qui ne peuvent assister au procès... Hossein Bastani énumère, comme dans un triste inventaire à la Prévert, ce qu'il estime être un déni évident des droits les plus élémentaires.
Quant au revirement de l'ancien vice-président Ali Abtahi qui a déclaré qu'il n'aurait pas dû manifester (lire aussi ci-dessus), il ne peut être, selon Hossein Bastani, que le résultat de quarante jours d'emprisonnement. « Pour Rooz, nous avons interviewé son épouse. Selon elle, il a perdu 15 kilos en prison et a été maltraité », explique Hossein Bastani.
C'est dans ce contexte pour le moins tendu qu'auront lieu aujourd'hui et mercredi les cérémonies officielles de confirmation de l'élection de Mahmoud Ahmadinejad. Hossein Bastani conclut : « Il y a beaucoup d'échanges contre le pouvoir sur Internet. Je pense que l'opposition va encore faire entendre sa voix ces jours-ci.




07/08/2009
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