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KHAMEINEI EST DANS UNE SITUATION IMPOSSIBLE POUR LE FILS DU DERNIER CHAH D'IRAN

Pour le fils du dernier chah d'Iran: «Khamenei est dans une situation impossible»

Fils du dernier chah d'Iran, Reza Pahlavi vit aux Etats-Unis et milite pour la démocratie. Il voit dans la révolte un défi au régime tout entier


Reza Pahlavi, sur quoi peuvent déboucher les manifestations de cette semaine?


C'est un moment clé de notre histoire. Après 30?ans de répression, le peuple se déchaîne contre ce régime qui a toujours été une mascarade. Le peuple réclame son droit à la souveraineté, à la liberté d'expression, à faire ses propres choix. Et le monde entier en est conscient. Il découvre le vrai visage d'un peuple. La bravoure de mes compatriotes est exemplaire compte tenu des risques qu'ils courent. C'est pourquoi la solidarité internationale est essentielle.

Vous disiez récemment qu'Ahmadinejad ou Moussavi, c'était blanc bonnet, bonnet blanc. Vous le pensez toujours?
Il est clair que tous les candidats ont été préfiltrés et ne représentent pas nécessairement le choix du peuple. Depuis 30?ans, il a toujours fallu choisir entre le moins mauvais des candidats. Dans ce système mafieux, le guide suprême contrôle tout.

Selon vous, les Iraniens sont en train de défier le régime tout entier?
Absolument. Ils contestent la théocratie religieuse dans son ensemble. Il ne faut pas considérer les manifestations comme un appui à un candidat particulier.

Craignez-vous une répression sanglante?
C'est notre inquiétude réelle. La situation pourrait devenir très tendue si le régime décidait de frapper à fond. Mais en fait, Khamenei est dans une situation impossible. Pour lui, c'est perdant-perdant: soit il s'incline devant la pression, et il perd la face, soit il frappe, et il perd le peu de légitimité qui lui restait éventuellement.

Quelle doit être l'attitude de l'Occident?
La diplomatie occidentale doit pouvoir séparer le dossier du nucléaire iranien de celui de la souveraineté d'un peuple. Durant les 30 dernières années, l'occident n'a dialogué qu'avec le régime. Aujourd'hui, il est temps d'avoir un dialogue parallèle avec le peuple, ses vrais représentants, les forces démocratiques et laïques du pays. C'est dans l'intérêt du monde entier. On ne peut pas abandonner un peuple. On est à un moment où le régime pourrait basculer, à travers les Iraniens eux-mêmes.

L'Iran peut-il vraiment changer de visage?
Bien sûr! Quel est le vrai visage de l'Iran? Celui qu'essaie de vous raconter le régime depuis 30?ans ou celui que vous voyez aujourd'hui dans les rues? L'Iran a toujours été un pays qui a abrité les minorités, qui les a accueillies. C'est ça l'Iran, pas l'Iran d'un régime qui crie «mort à toute la planète».

Si le peuple vous le demandait, seriez-vous prêt à gouverner?
La question est prématurée. Mon unique mission, c'est de diriger une campagne de désobéissance civile non-violente pour remplacer la théocratie par un gouvernement basé sur une démocratie parlementaire laïque. Et je me trouve en consensus là-dessus avec toutes sortes de groupes - républicains, monarchistes, marxistes, nationalistes - y compris ceux qui étaient le plus opposés au régime précédent (du chah, n.d.l.r.). Quelle forme ce système devra-t-il prendre? Une république parlementaire, par exemple, ou une monarchie parlementaire? Ce sera aux Iraniens d'en décider. Mais je suis prêt à servir mon pays si mes compatriotes le désirent.

Dans l'immédiat, la clé du changement est-elle dans les mains des forces de sécurité, de l'armée?
L'important, ce n'est pas uniquement le changement de régime, mais surtout ce qui doit se passer après. Aujourd'hui, des failles se sont ouvertes et nombre d'éléments qui font partie de la bureaucratie ou même de la garde révolutionnaire sont en train de chercher des stratégies de sortie. Il faut leur donner confiance, leur garantir qu'ils ne seront pas écartés. Un peu sur le modèle de l'Afrique du Sud: une amnistie complète et une réconciliation nationale pour entamer un processus transitoire sans conflits intérieurs ou risques de guerre civile.



07/08/2009
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