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LE CAUCHEMAR D'AUNG SANN SUU KYI CONTINUE

LE CAUCHEMAR D'AUNG SANN SUU KYI CONTINUE
par Sarah Drai


Le cauchemar continue pour Aung San Suu Kyi. Le leader de l’opposition en Birmanie, également prix noble de la paix (1991) vient d’être à nouveau condamnée, mardi 11 août, à 18 mois de résidence surveillée, pour avoir « enfreint les règles de son assignation ».
Le verdict rendu par le tribunal birman, véritable farce, a été vivement critiqué par la communauté internationale.

Aung San Suu Kyi, âgée de 64 ans et dont l’état de santé est fragile, a déjà passé 14 ans, sur les 20 dernières années, privée de liberté. La junte birmane qui cherche chaque année depuis 2003 un prétexte pour renouveler sa période d’assignation a tout intérêt à l’écarter une fois de plus de la scène politique. En effet, les élections parlementaires birmanes sont prévues pour 2010.Celle que l’on surnomme « la dame de Rangoon » a donc été une fois de plus condamnée par les tribunaux birmans. Nouveau motif de son inculpation : avoir enfreint les règles de son assignation à résidence, en hébergeant début mai John Yettaw, un mormon américain qui avait réussi à nager jusqu’à la maison de l’opposante, située au bord d’un lac.

Le verdict prononcé contre elle mardi 11 août prévoyait originellement trois ans de détention. Cependant, après l'énoncé de cette sentence, la junte militaire au pouvoir a commué cette peine en dix-huit mois de détention à son domicile de Rangoon.
 
Ces dix-huit mois correspondent bizarrement à la période qui sépare le peuple birman des prochaines « élections » parlementaires…
Il faut dire que San Suu Kyi dérange. En 1990, alors que les résultats des élections législatives birmanes consacrent la victoire de son parti, la Ligue démocratique nationale (LDN), avec 82% des suffrages, et 392 sièges sur 482, la junte militaire refuse de reconnaître son succès. L’enfer commence alors : elle va vivre 14 des 20 prochaines années de sa vie, assignée à résidence.
 
Comble de l’hypocrisie politique, la loi birmane n’autorise qu’une détention maximale de cinq ans avant qu’une personne ne passe en jugement. Chaque année, la farce se répète donc : la junte militaire doit alléguer de nouveaux arguments pour condamner Aung San Suu Kyi.
 
La communauté internationale a bien conscience de cette mascarade. Et pourtant, en dépit des nombreuses condamnations dont elle fait l’objet, la junte militaire fait durer le plaisir, et le sort d’Aung San Suu Kyi ne fait que s’empirer.
 
Le verdict, une fois prononcé, l’Union européenne a ainsi annoncé pour la énième fois et sans doute en vain, d’autres sanctions envers les autorités birmanes. Les chefs d’Etat européens ont ainsi condamné de façon unanime la sentence des tribunaux birmans et le chef de l'État français Nicolas Sarkozy a été l'un des premiers à réclamer de nouvelles sanctions. Il a été appuyé par la majorité de ses partenaires européens. Les Italiens et les Néerlandais ont cependant insisté sur le caractère « ciblé » de ces sanctions et demandé qu'elles « touchent le régime, mais épargnent le plus possible la population ».
 
« Nous continuons à demander qu'il soit mis fin à son assignation à résidence », a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. Cette dernière avait déjà exigé la libération d’Aung San Suu Kyi à la mi-juillet et laissé entrevoir, en échange, un dégel des relations avec la Birmanie, soumise depuis des années à de sévères sanctions économiques.
 
La Malaisie, acteur régional important, a convoqué en urgence les pays membres de l’ASEAN « pour évoquer cette question, qui suscite une grande inquiétude. Avec cette condamnation, Aung San Suu Kyi n'a aucun moyen de participer à l'élection générale de l'année prochaine, qui devrait être libre et juste », a déclaré le chef de la diplomatie malaise, Anifah Aman.
 
 
Amnesty International et d’autres ONG ont bien évidemment dénoncé cette injustice.
 
Ces nombreuses condamnations sont légitimes et nécessaires afin de montrer que la communauté internationale ne cautionne pas ce qui se passe en Birmanie. Elles semblent toutefois quelque peu inutiles, si elles ne sont pas accompagnées de sanctions économiques. C’est notamment ce qui est reproché à la France, dont le groupe pétrolier Total investit grandement en Birmanie.
 
Pour l’heure, le président français Nicolas Sarkozy a réclamé à l'UE mardi de nouvelles sanctions touchant les ressources que la Birmanie tire de « l'exploitation du bois et des rubis ».
 
Cela suffira-t-il pour autant à susciter la clémence de la junte militaire birmane ? Difficile de l’envisager… En attendant, Aung San Suu Kyi continue de subir les iniquités des autorités birmanes.

Source: Guysen International News


12/08/2009
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