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SOUDAN : UNE JOURNALISTE CONDAMNEE A 40 COUPS DE FOUET

Soudan : une journaliste condamnée à 40 coups de fouet

par GUYSEN INTERNATIONAL NEWS

Une journaliste soudanaise, Loubna Ahmed Al-Hussein, s’apprête à recevoir 40 coups de fouet, ce mercredi 29 juillet, pour avoir porté une tenue jugée indécente par les autorités soudanaises.
Loin d’accepter sa sentence en silence, la journaliste a décidé de dénoncer les prétextes d’inculpation extrémistes ainsi que les méthodes barbares employées par les autorités du Soudan. Elle a donc imprimé 500 invitations qu’elle a distribuées à des journalistes et à ses proches, afin qu’ils assistent à son procès et au châtiment auquel elle sera soumise.

C’est le 3 juillet dernier que Loubna Ahmed Al-Hussein, une journaliste qui publie fréquemment des billets pour le journal de gauche ’’Al-Sahafa’’ et travaille pour la Mission des Nations unies au Soudan (Unmis), avait été arrêtée dans un restaurant à Khartoum par la police soudanaise alors qu’elle déjeunait en compagnie de ses amies.

Les forces de l’ordre l’avaient alors accusée, ainsi que douze autres femmes, de ’’délit de port de pantalon’’.
Deux jours plus tard, dix d’entre elles étaient convoquées au commissariat pour y recevoir dix coups de fouet. Loubna et deux autres femmes étaient condamnées pour ’’tenue et conduite inappropriée’’, en vertu de l’article 152 du code pénal soudanais.
 
La clause de l’article 152 prévoit l’administration d’un maximum de 40 coups de fouet et/ou une amende pour ’’quiconque commet un acte indécent ou un acte qui viole la moralité publique’’.
 
Il convient de rappeler qu’au moment de son arrestation, la journaliste était vêtue d’un jean sous son vêtement traditionnel, qui couvrait l’ensemble de son corps. ’’Au moment où j’ai été arrêtée, je portais la même tenue que celle que j’arbore lorsque je passe à la télévision. Est-il concevable que l’on fouette une femme parce qu’elle porte un pantalon sous son vêtement traditionnel ?’’, s’interroge ainsi la journaliste.
 
Face à cette clause révoltante, Loubna Ahmed Al-Hussein a organisé une véritable campagne de presse à l’occasion de sa comparution. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision ’’Al-Arabiya’’, elle explique sa démarche :
 
« Je voulais que le châtiment soit exécuté en présence d’observateurs, afin qu’ils puissent constater par eux-mêmes la raison des coups de fouet. […] Mon histoire est similaire à celle des dix jeunes femmes fouettées ce jour et à celle de dizaines, de centaines, et peut-être de milliers d’autres : fouettées dans les tribunaux de l’ordre public à cause de leur tenue, jour après jour, mois après mois, année après année. Elles en ressortent abattues, parce que la société ne les croit pas : en effet, qui peut croire qu’une fille a été condamnée à recevoir des coups de fouet uniquement à cause de sa tenue vestimentaire ?».
 
Ces condamnations sont fréquentes au Soudan. Contrairement à d’autres pays musulmans dans la région, les femmes sont pourtant présentes dans la vie publique, ou ’’exposées’’ pour satisfaire les organisations de défense des Droits de l’homme, qui condamnent régulièrement les lois discriminatoires à l’égard des femmes.
Le Réseau arabe de l’Information sur les Droits de l’Homme dénonce l’arrestation et le châtiment prévu, présentés comme une ’’vengeance’’ contre les auteurs d’articles qui fustigent le gouvernement soudanais.
 
L’affaire Loubna Ahmed Al-Hussein rompt l'intolérable silence, et révèle une nouvelle fois la cruauté des lois islamiques relatives au traitement des femmes dans nombre de pays musulmans.
 



07/08/2009
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